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Comment je suis sortie du perfectionnisme et du besoin de reconnaissance.

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Savez-vous pourquoi j’aime autant coacher les cadres qui ne se sentent plus reconnus par leur boss ?

Et pourquoi je me sens pleinement habilitée à le faire ?

Bien sûr, j’ai des diplômes.

Mais la vraie raison, c’est parce que je suis passée par là, tout simplement.

Avant de vous raconter mon expérience professionnelle, je vais vous dire quelques mots sur la jeune fille que j’étais, car vous allez voir comment cela va influencer mon évolution dans le monde du travail.

A 8 ans, je découvre la danse classique, je suis douée ce qui va me permettre quelques années plus tard d’évoluer en semi-professionnel. Je m’entraine tous les soirs, et les week-end, je répète pour les spectacles. C’est ma passion, ma raison de vivre, je rêve de devenir danseuse, et dans ma tête je le suis déjà ! Je sacrifie les sorties avec les copains/copines, et je fais des d’efforts constants pour améliorer mon niveau. Je souffre physiquement pour atteindre mon objectif. Je suis clairement perfectionniste.

A l’école, j’aime épater ma classe à la gym avec ma grande souplesse, j’aime briller sur scène pour faire le fierté de ma famille. J’aime que mon prof de danse, un vrai gourou à mes yeux, me félicite. Quand je danse, je me sens à ma place, je me sens reconnue.

Vers 14 ans, j’ai des douleurs au dos qui m’empêchent de pleinement bouger. Il s’agit d’un Scheuermann (cyphose dorsale précoce et douloureuse chez le jeune sportif). Dès que mon prof a su ça, il s’est du jour au lendemain détourné et désintéressé de moi. Je n’avais plus sa reconnaissance. Il était clair pour lui que je n’allais pas continuer la danse. Et effectivement, c’est ce qui est arrivé. A 15 ans tout s’est arrêté. Cela a été un crève-coeur, mon rêve se brisait. J’en ai pleuré pendants des jours entiers. Je le vivais comme un cuisant échec, je me sentais sans valeur. Je ne trouvais plus ma place. Mon estime de moi et mon moral en ont pris un sacré coup, je suis devenue super exigeante avec moi-même, je me rejetais physiquement, je n’étais jamais assez bien, des années de déprime s’ensuivent.

A 16 ans, je décide que j’allais travailler dans la publicité. J’avais très envie de découvrir ce domaine. Je fait les études pour : Université et formation à la rédaction et conception publicitaire. Jeune adulte, je débute en agence de Relations Publiques, je reprends confiance en moi, puis je décroche un poste dans une super agence de Publicité, là où tout le monde voulait aller, je suis fière de moi, et je m’investis à fond. Je travaille sur des projets passionnants, je fais des tournages à l’autre bout du monde, je rencontre des gens formidables.

Et surtout j’ai une boss incroyable !

Une manager hors-pair, compétente, dynamique, organisée, efficace, à l’écoute, inspirante avec qui je vais avoir la chance de travailler plusieurs années. Auprès d’elle, je me sens reconnue. Pour mes compétences, pour la qualité de mon travail, pour mon investissement, pour qui je suis.

Bref le rêve !

Et un beau jour, elle décide de quitter l’agence, et là ça devient tout de suite beaucoup moins drôle…

Une femme l’a remplace, elle ne valorise que les hommes de l’agence, le courant entre elle et moi ne passe pas du tout. Elle me prend de haut. Elle reste seulement 1 an, ouf, mais ma confiance en moi est déjà ébranlée. Je n’en fais rien transparaître.

Un homme prend sa place, le courant ne passe pas mieux. Il est très peu présent, ne me calcule pas, se permet des remarques déplacées, peut se montrer paternaliste ou rabaissant. On ne me fait plus travailler sur les projets importants, on les confie à d’autres, je ne me sens plus du tout reconnue et valorisée. C’est douloureux, moi qui avais été habituée pendant des années à la réussite et à être grandement reconnue pour mon travail.

Je suis très frustrée par cette situation. A certains moments, je me dis « allez je vais lui montrer de quoi je suis capable » pour essayer de gagner à nouveau en visibilité, qu’il prenne conscience de ma valeur, et je bosse comme une dingue. A d’autres moments, je me dis (et désolée pour le langage mais j’en avais gros sur la patate) « mais p***** quel c** ce boss ». N’empêche que j’aurais donné cher à ce moment-là pour être reconnue à nouveau et rester dans la course. Plein d’émotions me traversent – incompréhension, rage, découragement, sentiment d’injustice, jalousie… Mais je ne laisse rien transparaître devant mon boss, surtout ne pas lui montrer que je suis affectée. Bosseuse, perfectionniste, forte, qui fait bonne figure en toutes circonstances, la danseuse est encore là.

Et un jour, à un meeting, un « drame » se produit, parce que oui pour moi cela a été un drame.

Toute l’agence est réunie, il y a plus de 100 personnes, des gens que je côtoie, d’autres pas, tous niveaux hiérarchiques confondus. Pendant ce meeting, différents sujets sont abordés et notamment l’annonce de ma promotion à un poste de Senior, mon changement de statut que j’attends depuis longtemps. C’est le big boss (le boss de mon boss), avec qui je m’entends très bien, qui l’annonce. Il ne fait que répéter ce que mon boss lui a transmis comme message. Il est tout content de m’annoncer ma promotion sauf qu’il me nomme pour….le poste que j’ai déjà !!! Là, quand j’entends ça, devant tout le monde, ça vacille dans ma tête, c’est pas possible ! Je suis assommée, éberluée, je reste sidérée, et je quitte le meeting en douce.

Cet événement, ça a été trash pour moi, je me suis sentie tellement dévalorisée et humiliée, en colère. Mais ça a fait l’effet d’une bombe, ça a été le déclencheur qui m’a fait réagir et dire stop. Un instinct de survie.

Dès lors, je n’ai eu à cœur que de reprendre les commandes, ne plus subir, me respecter. Je me suis assurée d’être reconnue pour mon travail par le big boss qui a lui-même souhaité réaliser mon évaluation annuelle, et j’ai enfin reçu la reconnaissance dont j’avais besoin, et au-delà même de mes attentes. J’ai bien entendu obtenu mon titre de Senior, c’était très important pour moi. Puis, j’ai donné ma démission au big boss, qui était surpris, interrogatif, j’ai répondu à toutes ses questions, je lui ai dit tout ce que je pensais de manière posée, ce qui n’allait pas selon moi au sein de l’agence, ce que je reprochais à mon boss, bref tout ce que j’avais sur le cœur. Le big boss m’a rédigé un excellent certificat de travail où il parle de moi, de mes qualités, je me reconnais, je ne savais pas qu’il me connaissait si bien, je suis touchée.

Déjà avant de donner ma démission, j’avais décidé de prendre une année sabbatique pour partir voyager sac à dos en Asie (ce qui by the way a impressionné tout le monde donc j’ai eu une petite dose d’admiration et de reconnaissance en plus !). J’ai arrêté momentanément mon ascension professionnelle pour privilégier une évolution personnelle, intérieure, qui était nécessaire.

Ce voyage d’un an et des années de développement personnel m’ont certes bousculée – pas facile d’aller visiter et accueillir sa part de vulnérabilité – mais m’ont permis de m’affranchir de mon perfectionnisme et de mon besoin de reconnaissance, deux choses épuisantes !

Si ce travail sur moi était à refaire, je le referais 1’000 fois tellement ça en valait la peine !

Ce que cela a changé concrètement dans ma vie ?

Je me suis reconvertie il y a maintenant 12 ans, je me suis mise à mon compte, et je sais que je suis à ma place.

J’ai un mindset au top, ultra constructif que je ne pensais jamais atteindre : positif, solide, constant, joyeux, serein.

Je suis beaucoup plus tolérante vis-à-vis de moi-même, je me lance même si ce que je fais n’est pas parfait, je réfléchis beaucoup moins, je suis beaucoup plus dans l’action.

J’ai énormément gagné en énergie ce qui me permet de bien mieux utiliser tout mon potentiel.

Je fais les choses pour moi, la peur de ne plus être reconnue est un lointain souvenir.

Cela vous parle ? Vous vous reconnaissez ? Appelez-moi, c’est avec un grand plaisir que j’en discute avec vous.

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